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Nous avons décidé de traverser directement du Cap à San Salvador au Brésil, soit 3780 nm, ce qui nous a pris 33 jours. Le temps s’est écoulé en bricolant, en nettoyant, en pêchant, en lisant et en apprenant le brésilien de manière intensive. André, qui avait travaillé au Portugal, avait besoin de se remettre à niveau et d’apprendre le brésilien, qui est différent, surtout au niveau de l’accent. Fione a dû partir de zéro ! 3 à 4 heures par jour consacrées à la grammaire et au vocabulaire “utile” lui ont permis de comprendre le brésilien écrit et de prononcer quelques mots et phrases, mais comprendre les gens qui parlaient vite était une autre paire de manches ! Le capitaine du port de San Salvador était français, mais ailleurs, le brésilien était indispensable. Heureusement, André parlait couramment le brésilien.
Au Brésil, il faut être très prudent en se promenant et ne pas porter d’argent, de téléphone, d’appareil photo ou de bijoux. Les chauffeurs de taxi ne nous laissaient pas à la marina avant de nous avoir vu franchir les barrières de sécurité. Nous avons suivi tous les conseils et avons passé un mois merveilleux à ne visiter qu’une petite partie de ce vaste pays où nous avons trouvé les Brésiliens très accueillants et serviables. Dans les années 1600, Salvador a été conquise par les Portugais et les Espagnols et est devenue le principal port d’esclaves du Brésil. Les descendants des Portugais de la Côte d’Or et de l’Angola constituent l’essentiel de la population, ce qui se reflète dans leur nourriture et leurs vêtements colorés. À notre arrivée, nous avons mangé une délicieuse moqueca au mercado modelo – un ragoût de fruits de mer à base de lait de coco – et bu une caipirinha. C’est un excellent début, surtout après une longue traversée en mer ! Nous avons souvent mangé de la feijoada, le plat national du Brésil, un ragoût de haricots noirs servi avec différentes viandes et du riz. Les churrascarias sont des restaurants qui servent différents morceaux de viande grillée (bœuf) et où l’on mange à volonté. Au Brésil, tout est extrêmement raisonnable.
Nous avions réservé un circuit organisé de 10 jours commençant par Rio de Janeiro : Le Corcovado, le Pain de Sucre, traversé la dense forêt tropicale atlantique, le Rio Scenarium dans le quartier de Lapa pour la musique live, les chants, les gens qui dansent la samba, la célèbre plage de Copacabana, l’étonnant Museu do Amanha dédié à la science et aux avancées technologiques, une favela, la cathédrale de Rio… Un jour, nous avons été conduits dans une réserve à l’extérieur de Rio pour voir des singes Mico-leão-dourados (tamarins) qui ont été presque décimés par la fièvre jaune. On peut les voir à condition de prouver qu’on a été vacciné contre la fièvre jaune. C’était très spécial d’être proche de ces singes orange et d’en apprendre plus sur le projet de restauration forestière. La charmante ville de Paraty, située plus au sud sur la côte, est une ancienne ville coloniale avec des églises blanchies à la chaux, des toits en terre cuite et des rues pavées. En bateau, nous avons fait le tour de la baie en nous arrêtant sur quatre jolies îles. Avant de nous envoler pour Foz do Iguaçu, à la frontière argentine, nous avons passé plusieurs heures à explorer Sao Paulo, dont la cathédrale est similaire à celle de Liverpool. Les chutes d’Iguaçu, l’une des merveilles naturelles du monde, se visitent aussi bien du côté brésilien que du côté argentin. Elles sont situées dans une vaste réserve naturelle subtropicale. Elles sont reliées entre elles par de nombreuses chutes pouvant atteindre 75 m de hauteur et se déversant sur un précipice de 3 km. Nous les avons vues des deux côtés, y compris de très près depuis un canot pneumatique au Brésil. Elles sont époustouflantes!
De retour à Salvador, nous avons pris l’ascenseur art déco pour rejoindre la vieille ville avec ses palais restaurés des XVIIe et XVIIIe siècles et ses églises baroques. Nous avons découvert la vie des esclaves en visitant l’église Igreja Nossa Senhora do Rosario dos Pretos, construite par eux au XVIIIe siècle. Quelques jours de navigation vers le nord nous ont conduits à Recife et à son mélange de gratte-ciels, de bâtiments anciens et de marchés bondés. Leurs smoothies, appelés sucos, sont délicieux car ils sont préparés avec des fruits exotiques et savoureux. Un dimanche, les rues étaient animées par des jeux d’enfants, des étals de nourriture et d’autres marchandises et un orchestre. La ville d’Olinda, située à proximité, est un site fascinant inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Bien que nous ayons effectué les formalités d’entrée et de sortie à Salvador, chaque zone est indépendante et nous avons donc dû répéter le processus ici. Contrairement à Salvador où le processus a été rapide, nous avons passé une journée entière pour nous enregistrer et pouvoir quitter le pays en nous rendant dans trois départements différents, ce qui n’a pas été facilité par le fait que le dernier a été fermé pendant une heure et demie à l’heure du déjeuner ! Comme personne ne parlait autre chose que le brésilien, c’était une bonne chose qu’André puisse communiquer. Nous étions le seul bateau étranger dans la marina qui disposait de 3 piscines, d’un sauna (avec 36°C dehors ?!!), de restaurants, de courts de tennis, d’un petit terrain de football, d’une salle de sport, etc. … C’était manifestement l’endroit où il fallait être membre si l’on était un Brésilien aisé… Presque personne ne possédait de bateau ! Nous avons beaucoup appris sur la vie au Brésil et sur cette société de très riches et de très pauvres.